La société a été créée par mon grand-père en 1946. Au début, nous fabriquions des jouets métalliques pour enfants. Après différentes évolutions, nous nous sommes dirigés, au début des années 1980, vers la pièce de sous-traitance. Marché sur lequel nous n’avons plus de produit propre mais sommes sous-traitants de donneurs d’ordre. Toujours dans différents domaines, que ce soit dans la mécanique générale ou dans l’aéronautique par exemple. Dans les années 1990, nous nous sommes spécialisés dans l’usinage de petites, moyennes et grandes dimensions de pièces de structures aluminium et de métaux durs comme le titane ou les 4/5 Ph en acier, raconte Luc Betrancourt, directeur commercial et production. Nous avons beaucoup de moyens de productions qui ne sont pas divisés, avec plusieurs tables sur la machine. Ce qui permet d’avoir une réactivité assez forte et d’avoir des taux de service client qui approche les 98% par client. » La société Betrancourt accompagne son développement d’investissements conséquents : « sur les 5 dernières années, nous avons fait en gros 20 millions d’euros d’investissements. » Ce qui a pour résultat un parc machine très récent. Avec en moyenne 45 employés, Betrancourt réalise entre 7 et 9 millions d’euros de chiffres d’affaire.
S’adapter aux standards des clients
Le numérique fait partie du quotidien de la PME. « Le passage au numérique nous a apporté de grosses améliorations. Que ce soit dans le traitement des demandes de prix, des réponses aux offres, ou encore au niveau des machines de productions. Aujourd’hui, nous sommes dans une globalisation qui nous permet d’être réactif par rapport aux autres. Nous cherchons toujours à avoir de l’avance. C’est une évidence bien sur, mais avec la mondialisation il ne faut pas se faire dépasser ! » La bonne stratégie à adopter ? « La veille technologique ! Par rapport à nos métiers mais aussi à ce qui est connexe à notre secteur. Il faut toujours être réactif, récupérer la moindre information pour, peut-être, investir sur des choses qui en sont simplement à leurs prémices. »
Evoluer dans le secteur de l’aéronautique implique d’en utiliser tous les standards, particulièrement pour le numérique. « Cela a un coût très élevé pour des petites structures comme la nôtre mais c’est inévitable. Utiliser les mêmes logiciels que nos donneurs d’ordre fait partie du cahier des charges pour travailler avec eux. »
Programmer le 5 axes
Le logiciel Catia fait partie de ces standards. Il sert aujourd’hui pour tous les clients de l’entreprise Betrancourt. « C’est un logiciel complet pour dévitaliser des pièces, les dessiner, pour programmer sur les différents moyens de productions et pour pouvoir réaliser des montages. Une fois installé, il suffit de faire les mises à jour régulièrement. Au début, juste avant d’avoir Catia, avec nos moyens de production nous travaillions essentiellement en 3 et 4 axes. Puis, nous avons eu les premières machines en 5 axes et il nous fallait un logiciel qui puisse programmer le 5 axes. Airbus nous demandait un logiciel compatible avec leurs moyens à eux. Catia a répondu à ces deux problèmes. »
Un investissement indispensable
Se servir du logiciel Catia a s’en nul doute permit à Betrancourt de « conserver des clients et d’en gagner d’autres. » Pour autant, il est difficile de calculer le réel ROI de l’investissement pour ce logiciel. « C’est compliqué. Nous ne pouvons pas dire que si nous ne l’avions pas eu, nous travaillerions encore pour l’aéronautique. Je n’en suis pas certain, indique Luc. Ce qui est certain, c’est que Catia nous permet de faire pas mal de choses au niveau études, pour la réalisation des pièces. Investir dans ce logiciel a aussi remotiver les troupes. Il correspond à la culture de notre entreprise, à notre démarche de toujours aller de l’avant, d’innover sans cesse. »